Deux personnes que j’accompagne viennent de me parler du dernier livre de Moussa Nabatti « Se ReConstruire ».
Alors je ne peux m’empêcher de partager ce podcast que je trouve très intéressant et d’actualité !
Car ce qui est partagé rejoint complètement l’approche d’accompagnement psycho-corporel en psychologie biodynamique : reconnecter l’enfant intérieur est une clé importante pour se déconditionner, se reconstruire, et retrouver au coeur de soi son noyau sain et vivant.
Se reconstruire ? Oui certes, cela parle peut-être plus pour une personne qui a subi des violences verbales, physiques, sexuelles ou des chocs (accident, décès d’un proche,…) dans l’enfance. Mais je pense, par mon histoire et ma sensibilité, que « se reconstruire » nous concerne tous. Et je le partage souvent en séances !
En effet, même si l’on n’a pas subi de violences ou de chocs notables, c’est l’accumulation de petites choses – frustrations, agissements répétés de ses parents ou autres situations anodines mais répétées du quotidien qui créent les blessures. Amour conditionnel d’un parent, chantage affectif, pression sur les résultats (scolaires ou sportifs ou autre), parent absent affectivement ou qui parle peu, parent qui n’accueille pas les émotions de l’enfant, parent fusionnel, etc…, toutes ces petites choses vécues dans le « chaudron » du quotidien de l’enfance, au moment où l’enfant est éponge et s’imprègne du modèle familial vécu chaque jour durant le plus souvent au moins 18 ans (jusqu’au départ pour les études ou le travail !)
Ce sont ces petites choses qui s’engramment quotidiennement dans l’enfance, qui formatent le lien d’attachement puis ensuite notre manière d’interagir avec l’autre.
En synthèse :
- Les stratégies mises en place dans l’enfance pour s’adapter, voir tenir bon dans le système familial continuent de nous habiter même une fois devenu adulte, même 20-40 ans après !
- Il s’agit donc de redécouvrir la qualité du lien d’attachement entre l’adulte et l’enfant intérieur
- Une fois ce lien établi, il est alors possible de s’en séparer ! Il s’agit de réhabiliter les parents intérieurs et peu à peu être autonome
- Cette séparation se fait dans la paix et l’amour (à noter que la thérapie biodynamique est une approche bienveillante qui restaure la capacité à s’aimer, s’accueillir comme on est)
- La notion de « culpabilité de la victime innocente » : c’est un frein au changement. De manière générale, la victime prend souvent la faute sur elle. Le pervers ne peut ressentir. C’est donc celui ou celle qui subi qui s’en veut et retourne la faute sur lui/elle. Un exemple : un enfant qui n’a pas été aimé pense que c’est parce qu’il n’est pas aimable, il le mérite. On se sent ainsi coupable d’avoir été maltraité car on n’a pas été capable de l’éviter.
- Aussi, dans un processus d’accompagnement thérapeutique, le problème le plus important ce n’est pas l’histoire ! Le problème c’est le déni … le déni de la culpabilité.
Comment se sortir de ce système ? En prenant conscience des besoins qui n’ont pas été nourris; en acceptant que l’on a été victime (sans rester dedans). En réhabilitant les parents intérieurs, en reconstruisant avec amour pour soi, les bons parents que l’on n’a pas eu. En comblant en soi ses manques, sans chercher à l’extérieur (à travers le couple, le travail etc…). En accueillant son impuissance à ne pas avoir pu se défendre ou faire autrement. Se pardonner pour le mal que l’on s’est fait en mettant en place des stratégies d’évitement, en évitant de sentir l’inacceptable.
Et surtout, en se donnant de l’amour pour que réparation et paix se fassent.